Monkey mind

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LE QUESTIONNEMENT

Depuis la mise en ligne de mon site et de mon blogue, j’ai reçu de nombreux commentaires très positifs, tant sur mon écriture que sur mes toiles.  Certains vantent mes textes, allant même jusqu’à dire que je pourrais envisager de me consacrer exclusivement à l’écriture, alors que d’autres voient sensibilité, maturité et accomplissement dans mes œuvres picturales.

Je devrais être aux anges n’est-ce-pas?  Consciemment, oui!  Mais, malgré le fait que je sois très heureuse de cet accueil positif et que je l’apprécie énormément, il n’en fallait pas plus pour réveiller mes insécurités!  Car bien que ce soit très flatteur, je me disais que c’est tout de même un peu déstabilisant, il me semble.  J’en arrivais même à me demander : « Et si mon vrai talent résidait plus dans l’écriture?  Dans le fond, ce n’est pas tout le monde qui trippe sur mes toiles!  Si j’étais en train de me lancer sur la mauvaise voie?».  Pathétique je sais.  Mais, c’est le lot de bien des artistes de se remettre en question comme ça, non?

À mon retour de voyage, la rédaction de mon prochain article m’attendait.  J’ai d’abord pensé écrire mes impressions sur l’Irlande, parler des merveilles entrevues là-bas, raconter ce que j’ai vécu.  Mais, quelque chose n’allait pas.

J’ai fini par comprendre.  Je me suis dit: « Dans le fond, qu’est ce que les gens en ont à faire?  Oui, en théorie, ils viennent lire ce que j’écris sur mes expériences, mon quotidien.  Mais, les voyages n’ont absolument rien à voir avec la vie de tous les jours!  S’ils veulent lire une chronique voyage, il y en a des tonnes dans l’internet.  Et qui a envie d’entendre des trucs comme : C’était siiiiii beau!!!!  Déjà que j’impose une tonne de photos et de vidéos à travers ma pageFacebook.

Alors, je me suis demandé de quoi je pourrais bien parler.

Je réalise désormais que c’est loin d’être évident d’écrire, régulièrement, quelque chose qui soit suffisamment intéressant pour que les gens aient envie de revenir.   Que faire ou plutôt que dire lorsqu’il ne se passe pas grand-chose dans ledit quotidien?!

Ainsi, depuis mon retour, une ritournelle agaçante me trottait par la tête : « Il faudrait que j’écrive mon article…, Il faudrait que j’écrive mon article…, Il faudrait que j’écrive mon article… ».

Ah! Les « Il faudrait».  Ce qu’on se dit lorsque des obstacles se dressent devant nous et qu’il est essentiel de les franchir pour pouvoir avancer.  Cela résume exactement le sentiment d’obligation qui m’envahissait lequel était accompagné, bien entendu, de l’éternel doute pernicieux qui s’insinuait sournoisement dans mon esprit.  Quoi, j’étais déjà devant l’échec après cinq petites semaines??

Mon « Monkey Mind » vit la porte ouverte et se précipita vers cette aubaine! J’ADORE cette expression entendue récemment qui remplace ce que d’autres appellent le hamster ou le mental.

Réf.: sequencewiz.org
Réf.: http://www.sequencewiz.org

Petite bette grimaçante et ricaneuse!  Il y longtemps que je la connais, la tannante!  Ce n’est pas d’hier que je la combat et que je tente constamment de la dompter et de la juguler afin d’endiguer cette gangrène envahissante et paralysante qu’elle distille avec sa langue fourchue!  Pour la vaincre, je ne dispose que de deux armes, la première étant ma détermination à avancer.

Toutefois, elle peut être très tenace la garce!!!  Malgré mes efforts, j’en arrachais.  Mon humeur s’en ressentait.  Je traînais de la patte.  Je  blâmais le blues du voyageur, le décalage horaire, le retour au quotidien.   Mais, le malaise persistait et le sentiment d’urgence augmentait.

LE SILENCE

Je compris alors que j’aurais besoin de l’artillerie lourde et me tournai vers ma deuxième arme, la plus efficace: la méditation.

Je sais, je sais!  Bien des gens perçoivent cela comme quelque chose d’assez obscur voire de très mystique, inaccessible au commun des mortels. Ou encore comme quelque chose de carrément loufoque.  « Ce n’est pas pour moi ce truc. Stopper le flot de mes pensées?  Oublies ça, impossible!   Ça ne vaut même pas la peine d’essayer! »

Rassurez-vous.  Je ne tenterai pas ici de faire l’éloge de cette pratique ou de convaincre qui que ce soit de s’y adonner.  Vous me permettrez toutefois j’espère de vous dire que c’est à travers elle que j’ai TROUVÉ ce que je cherchais.

La clef se trouve dans le silence!

Je vous avoue tout de go que, pour moi aussi, le silence recueilli est une chose très, très insaisissable.  Mais, bien que constamment interrompu par des pensées les plus incongrues, hétéroclites, fastidieuses ou répétitives, il n’en demeure pas moins un temps d’arrêt, une pause au cours de laquelle on tente simplement de centrer son attention, de se ramener à quelque chose d’aussi simple que le fait de RESPIRER.

Réf.: brainmdhealth.com
Réf.: http://www.brainmdhealth.com

Au fil du temps, on finit par se rendre compte que ces pensées intempestives, en apparence nuisibles et importunes, valent parfois la peine qu’on s’y attarde.

LA RÉPONSE

Un jour, deux jours, trois jours passèrent sans résultat apparent mais je poursuivis néanmoins mes séances, sans me décourager.  Mardi soir, encore aux prises avec mes remises en question et autres fabulations, je m’installai donc pour une « loonnngue médite ».  Normalement, une trentaine de minutes suffisent mais une prolongation de la séance est parfois absolument nécessaire dans mon cas, surtout quand je me sens à ce point déphasée.

C’est donc installée dans ma fausse position du lotus (que voulez vous la vraie de vraie, pas capable!) que s’imposa soudainement, une pensée: « Qu’est ce qui te TENTES France???  Laisses tomber les « il faudrait », les « j’aurais dû » ou les « est-ce que je devrais? ».

Qu’as-tu ENVIE de faire?

La réponse est alors arrivée immédiate, sans équivoque, claire comme de l’eau de roche.  PEINDRE.  Pas écrire, pas parler de l’Irlande ou quoi que ce soit…  J’ai envie de peindre!  Un grand format!!  Retourner vers mes pinceaux récemment délaissés, mélanger et appliquer les couleurs, glissant mon pinceau sur la toile en écoutant de la musique, définissant, animant et remplissant cet espace alors que, parallèlement, mon esprit, se vide, se tait et finalement s’apaise.

Je me suis alors souvenu que la première chose qui m’a réconfortée en revenant de voyage était la vue de mon atelier.  L’odeur qui l’habite, les matériaux qui m’attendent.  Malgré la mélancolie qui accompagne toujours la fin des vacances, cette fois-ci j’avais ÇA!  Je me suis immédiatement sentie réconfortée, consolée.

Il y a dans les moments où je peins une tranquillité, une certitude et une sérénité que je ne retrouve nulle part ailleurs.   J’avais ma réponse.

France 1,  Monkey mind 0.

Deux minutes plus tard, une autre pensée fit surface. Tout doucement celle-là, comme une bulle d’air qui remonte doucement à la surface d’un pot de miel: «Ben voilà!  Tu l’as ton article! ».

Cela peut paraître prétentieux mais je suis certaine que Mona Lisa elle-même aurait envié le sourire qui étira mes lèvres à ce moment là.

Réf.: huffingtonpost.com
Réf.: http://www.huffingtonpost.com

Pour les intéressés, je laisse le lien du vidéo qui m’a familiarisé avec le Monkey Mind.  Désolée, en anglais seulement!  https://youtu.be/nOJTbWC-ULc?t=39

The questioning

Since putting my website and blog online, I have received very positive comments, both on my writing on my artwork.  Some boast my texts, going so far as to say that I might consider to devoting myself exclusively to writing, while others see sensitivity, maturity and fulfillment in my paintings.

I should be thrilled, right?  Consciously, Yes!  I am very happy about this positive reception, and I appreciate it greatly. Paradoxically, it was all I needed to wake up my insecurities!  Because although this is very flattering, I started wondering: « What if my true talent lays more in writing?  »  After all, not everybody is ranting on my paintings!  And if I’m on the wrong track? ».  Pathetic I know.  But it is the lot of many artists to constantly question themselves, no??

Upon my return, I was due to write my next article.  I first thought I would write my impressions on Ireland, talk of wonderful things I saw there, etc.  But something was wrong.

I had this nagging thought:  Why should people care?  Yes, in theory, they read my blog to hear about my experiences, my daily life.  But travelling has absolutely nothing to do with everyday life, right?  Besides, if they want to read a travelling chronicle, there are tons of these in the internet.  And who wants to hear stuff like: it was sooooo beautiful!  It’s enough already that I share a million photos and videos on my Facebook page…

Then I asked myself what should I talk about?  I realize now that it’s far from easy to find something to write about, on a regular basis.  Something that will be interesting enough that people will want to come back for more!   What does one write about when not a heck of a lot is happening?

Thus, since my return, an annoying jingle kept running through your head: « I should be writing my article…, I should be writing my article…, I should be writing my article… ».

Ah! The infamous “should ». ».  This is what one says when an obstacle stand before you and it’s essential to get through it in order to move forward.  This sums up exactly the sense of obligation that invaded me which was accompanied, of course, by the eternal, pernicious doubt that crept slyly in my mind.  What, already failing after five little weeks???

My ‘Monkey Mind’ saw the door wide open and rushed right in! I love this expression I heard recently that replaces what others call the hamster or the mind.

Ref.: sequencewiz.org
Ref.: http://www.sequencewiz.org

That little grimacing and giggling face!  I’ve known her for quite so time now!  It is not since yesterday that I fight and constantly try to tame and curb the pervasive and paralyzing gangrene that this nasty little beast distills in me with its forked tongue!  To defeat it, I only have two weapons the first being my determination to move forward.

However, the nasty beast can be very tenacious!  Despite my efforts, I was struggling.  My mood suffered.  I was dragging my feet.  I started blaming the traveler’s blues, jet lag, and the return to the routine.   The discomfort persisted and the sense of urgency increased.

THE SILENCE

I understood then that I would need the heavy artillery and turned to my ultimate but most effective weapon: meditation.

I know, I know!  Many people perceive this as something rather obscure, even a little goofy or downright mystical, and inaccessible to ordinary mortals. « This stuff is not for me. Stop the flow of my thoughts?   Impossible!   Forget it!   It’s not even worth trying!”

Now, don’t worry.  I will not attempt here to sing the praises of this practice or try to convince anyone to participate in it.  However, I do hope you will allow me to tell you that this is how I found what I was looking for.

The key lies in silence!

I confess that, for me too, this mystic, ethereal silence is something that is very, very elusive.  But, although it is constantly interrupted by the most incongruous, tedious or repetitive thoughts, it still remains a downtime, a break during which one simply tries to focus his attention on something as simple as BREATHING.

Ref.: www.brainmdhealth.com
Ref.: brainmdhealth.com

Over time, one eventually realizes that these pop-up, seemingly harmful and intrusive thoughts are sometimes worth looking into…

THE ANSWER

After one, two, three days of meditating without apparent results, I nevertheless continued my sessions, without discouraging myself.  So Tuesday night, still struggling with my questions and other fabrications, I settled down for a  » loooonnnng one”.  Normally, 30 minutes sessions are sufficient but an extension of the séance is absolutely necessary for me when I feel so out of whack.

It is therefore while seated in my false, adapted lotus position (what can I say? The real one no can’t do!) that suddenly, a thought imposed itself: « What is it that you FEEL like doing France?  »  Never mind the « should be », the “I ought to” or the ‘ should I?  What would you LIKE to do?”

The answer came, immediate, unequivocal, clear as crystal.  I WANT TO PAINT.  Not write, not to talk about Ireland or anything else…  I want to paint!  A BIG painting!

I want to return to my neglected paint brushes, mix my colors and apply them, sliding my brush on the canvas, animating and filling this space, while listening to music and watching my mind slowly emptying, finally going silent.  At peace.

I then remembered that the first thing that comforted me when I returned home from my trip was the sight of my workshop.  It’s smell, the art material awaiting me.  Despite the melancholy that always accompanies the end of a vacation, this time I had this!  I immediately felt comforted, consoled.

There is peace, certainty and serenity in the moments where I paint that I cannot find anywhere else.   I had my answer.

France 1, Monkey Mind 0.

Two minutes later, another thought surfaced. Gently this time, like a bubble of air slowly making its way up a pot of honey: «There you go!   Now, you have your article! ».

It may sound a little conceited but I am sure that Mona Lisa herself would have envied the smile that stretched my lips at that very moment.

Réf.: huffingtonpost.com
Ref.: http://www.huffingtonpost.com

Should you be interested, here is a link to the video where I first got acquainted with the Monkey Mind!  https://youtu.be/nOJTbWC-ULc?t=39